THEMIS, la nouvelle opération de FRONTEX en Méditerranée
Le contrôle et la gestion des frontières extérieures maritimes et terrestres de l’espace Schengen est confié depuis 2014 à l’Agence européenne FRONTEX. Cette organisation est une réponse européenne à ce qui est apparu non pas tant comme une crise migratoire mais bien plutôt comme une crise de gestion de la migration. En Méditerranée, elle se traduit par des opérations de protection des approches maritimes conduites par les marines ou corps des gardes-côtes des différents pays de l’UE. Le 1er février 2018, le mandat maritime confié à cette agence a été renouvelé pour un an. Il s’agit de l’opération THEMIS, dont le champ d’application a évolué, s’adaptant pour répondre notamment aux doléances de l’Italie qui se plaignait d’être trop souvent laissée seule face aux flux de migrants.
La lutte contre les passeurs en Méditerranée et la gestion des flux migratoires
La feuille de route confiée à THEMIS s’articule autour de trois objectifs. Il s’agit tout d’abord de réprimer efficacement les activités des passeurs opérant en Méditerranée centrale, notamment depuis la Libye. Cela se traduit par l’utilisation accrue de nouveaux moyens de surveillance de la situation maritime (drone, satellites,…) couplée à un pré-positionnement de forces navales (frégates de surveillance, patrouilleurs) rapidement déployables. Un travail de renseignement, mené conjointement par les agents européens, vise par ailleurs à détecter en amont d’éventuelles menaces terroristes. En conduite, elle participe à des opérations de recherche et de sauvetage des embarcations de migrants, coordonnées par les MRCC (centres opérationnels chargés de la mise en place et de la coordination des moyens de sauvetage en mer) locaux. Depuis 2014, FRONTEX à ainsi pris part au sauvetage de 38000 personnes en Méditerranée. La France participe pleinement à cette mission, déployant régulièrement en Méditerranée les bâtiments de la Marine nationale ou les vedettes de la Gendarmerie maritime.
Un exemple réussie d’intégration européenne
Début 2018, les opérations de gestion des flux de migrants en Méditerranée ont pris en compte la demande de l’Italie qui appelait à une meilleure répartition des flux migratoires au sein de l’espace Schengen. Désormais, comme le rappelle Izabella Cooper, porte-parole de FRONTEX, « la décision du lieu de débarquement (des migrants) est laissée au pays coordonnant le sauvetage ». L’organisation de l’accueil des demandeurs d’asile entre les pays frontières de Schengen s’en trouve ainsi plus équilibrée .
L’opération THEMIS complète l’opération « EUNAVFOR Med/Sophia », également menée sous pavillon de l’Union européenne en Méditerranée. Si les domaines d’application sont différents, – EUNAVFOR s’impliquant par ailleurs sur le respect de l’embargo sur les armes-, cette articulation constitue un exemple réussi d’intégration européenne et préfigure le format futur des projets de défense commune.